Comment choisir son disjoncteur différentiel comme un professionnel ?

Caractéristiques importantes

• Unipolaire ;
• Bipolaire ;
• Tripolaire ;
• Tétrapolaire ;
• Calibre.

À quoi ressemble un circuit domestique

Tout circuit d’une installation électrique monophasée, entendez les plus courantes, dispose de trois fils :

• la phase ;
• le neutre ;
• la terre.

La norme NF15-100 stipule que le fil de terre soit en permanence relié à la terre et ceci, en respectant une résistance maximale à ne pas dépasser. Le disjoncteur divisionnaire doit être relié au neutre et à la phase de tout circuit. Bien que le raisonnement soit le même dans une installation triphasée, les dispositifs de protection triphasés doivent obligatoirement être reliés aux trois phases des circuits triphasés.

Pourquoi ne pas utiliser de fusibles

Il y a une ouverture du circuit lorsque le fils de métal que contiennent les cartouches (qui sont des fusibles) est traversé par un courant fort ou intense et se fond. De ce fait, le circuit s’ouvre. La phase est la seule protégée par les fusibles. Lorsque le porte-cartouche est en position ouverte, le neutre est coupé. Le disjoncteur n’a qu’à être réarmé en repositionnant le commutateur sur ON quand le fusible est remplacé. Notons que puisque vous avez surestimé votre réserve de fusible, il serait impossible que vous vous retrouviez dans le noir un dimanche soir. En plus de tout ceci, c’est très économique.

Les fusibles ont une performance en retrait. C’est pour cela qu’ils ne sont pas indiqués pour une nouvelle installation. Les fusibles n’ont pas la capacité de protéger certains équipements tels les VMC. En plus de ceci, ils sont en mesure de bloquer l’obtention de certains labels de qualité, on peut citer par exemple le label Promotelec.

Les 2 différentes protections d’un disjoncteur

Les disjoncteurs ont deux protections différentes qui leur permettent de remplir pleinement leurs rôles :

1. Protection magnétique

La protection magnétique est réservée contre les courts-circuits. En cas de variation brusque du courant, une bobine crée un fort champ magnétique. Et c’est exactement ce qui arrive au moment d’un court-circuit. Un barreau de fer doux se déplace sous l’action de ce champ magnétique. Ce qui provoque alors une disjonction.

2. Protection thermique

La protection thermique est un bilame qui protège les circuits des surcharges. Un bilame est composé de deux lames d’alliages ou de métaux différents. En chauffant, ces lames ne vont pas se dilater de la même manière. Le bilame va s’échauffer lorsqu’il sera traversé par un courant trop important. Les lames, en se dilatant, vont donc actionner un contact qui ouvrira le circuit.

Disjoncteur unipolaire ou bipolaire

La phase et le neutre du circuit à protéger sont reliés au disjoncteur divisionnaire au sein des installations monophasées. Lorsqu’ils sont en position OFF, unipolaires et bipolaires coupent à la fois le neutre et la phase. Les disjoncteurs unipolaires détectent uniquement les défauts sur la phase à la différence des bipolaires qui sont capables de surveiller les deux.

Les bipolaires sont obligatoires dans des installations qui ne sont pas en mesure de tolérer des coupures suite à des défauts d’isolation. Par ces installations, on peut citer une salle de concert ou un hôpital. Deux modules du tableau sont occupés par les bipolaires. Bien qu’on parle de régime de neutre IT, on ne le rencontre pas en usage domestique.

Disjoncteur tripolaire ou tétrapolaire

Le neutre n’est généralement pas présent dans une installation triphasée. Un disjoncteur tripolaire est suffisant. Certains appareils sont alimentés par une prise triphasée, mais ont besoin de la présence du neutre. On peut affirmer qu’un disjoncteur tétrapolaire est alors la protection à choisir.

Qu’est-ce que le calibre du disjoncteur

Le disjoncteur offre une protection appelée le calibre. Il correspond à l’intensité au-delà de laquelle le dispositif va disjoncter. Il s’exprime en ampère et dépend de la section des conducteurs. Ces derniers dépendent à leurs tours des équipements connectés à ce circuit et s’expriment en mm².

Le courant peut circuler sans échauffement quand la section est élevée. De ce fait, le calibre est donc plus élevé. Les risques d’incendie qui découlent du chauffage des conducteurs sont prévenus par effet joule. Voici les types de calibres qu’on retrouve le plus souvent :

• 2A : pour protéger des fils de 1,5 mm² destinés à la commande d’appareils électriques (fils pilotes de radiateurs, sonnettes, asservissement tarifaire.)
• 10 A : peut être utilisé pour un circuit d’éclairage [huit points] ou pour des radiateurs électriques [2250 W maximum] alimentés par des fils de 1,5 mm²  minimum.
• 16 A : protège des circuits de huit points de lumière, de huit prises commandées ou de cinq prises électriques 16A connectées à des fils de 1,5 mm².
• 20 A : circuit de huit prises de courant, 16 sur un circuit 2,5 mm². À noter que des chauffe-eau non instantanés, des frigidaires ou des lave-linge doivent avoir leur propre circuit protégé par un disjoncteur 20 A. En triphasé, c’est aussi le calibre adapté pour une plaque de cuisson.
• 32 A : pour protéger les circuits avec fils de 6 mm² pour alimenter des plaques de cuisson monophasées.

Afin d’éradiquer un éventuel incendie et l’échauffement des conducteurs, notons que la norme exige un calibre maximum pour une section minimum de fils. Il est plus indiqué de choisir pour l’éclairage, un calibre 10 A parce que huit points lumineux utilisent rarement 2250W. Il est fort possible que votre plaque de cuisson, tous feux allumés, tire 32 A.

Que signifie la lettre devant le calibre d’un disjoncteur

Il existe un nombre souvent inscrit devant le calibre sur un tableau électrique. Vous verrez par exemple la numérotation C16. Cette dernière est appelée la courbe de déclenchement. Il s’agit couramment de la lettre C qui est retrouvée pratiquement dans la plupart des installations domestiques.

Pendant le démarrage d’un appareil inductif, comme un moteur par exemple, un fort courant est tiré. Ce courant peut parfois être plus élevé que le calibre de votre disjoncteur. Il peut alors se déclencher de manière intempestive. Ces courants, transitoires, ne présentent pas forcément de risques de surchauffe pour vos conducteurs. Les types D répondent à ce problème et sont recommandés pour protéger des climatiseurs par exemple.

Le type de disjoncteur à installer est certainement précisé dans les notices d’installation de vos appareils. Les disjoncteurs K sont identiques aux disjoncteurs D, mais présentent une protection thermique nettement plus sensible. On trouve également des disjoncteurs de type B, des MA et Z, mais c’est plus pour la culture. Il y a très peu de chance que vous ayez à en installer !

Tous vos disjoncteurs doivent respecter la norme NF C 61-410 qui est elle-même issue de la norme européenne EN 60 898. Des disjoncteurs de marques reconnues sont garants d’une meilleure protection et d’une grande durabilité. La sécurité est un facteur capital à traiter au sérieux.

Est-ce qu’il faut un disjoncteur particulier pour un chauffage

Si vous ne disposez pas de fil pilote, il s’agit d’un disjoncteur normal de calibre approprié à la section de la ligne et à la puissance consommée. Si vos radiateurs électriques disposent d’un fil pilote, ce quatrième fil permet de commander vos chauffages à distance, il doit aussi être coupé lorsque le disjoncteur se trouve en position OFF. Il existe alors des disjoncteurs spécifiques et des demi-modules à accrocher sur les disjoncteurs standards à l’aide de clips.

Il faut des peignes à entraxe de 1,5 modules pour alimenter un disjoncteur avec coupure de fil pilote. Ce dernier occupe un module et demi.

Un dernier conseil avant de mettre le courant

En cas de doute sur la mise en œuvre de votre circuit, référez-vous à la norme NF15-100 en vigueur. En respect de cette dernière, le choix d’un disjoncteur se fait en fonction du circuit à protéger. Cela se révèle être une bonne idée de choisir des protections de bonne qualité donc de ce fait, c’est important d’investir dans la protection. Seuls des disjoncteurs de bonne qualité assumeront sans faille leurs rôles pendant des années.

C’est donc pour cela que les prix, selon les marques, peuvent aller du simple au double. Ils se réarmeront au lieu de griller tel le font les simples fusibles et se couperons simplement quand l’intensité nominale sera dépassée. Ils ont été conçus pour rendre les installations plus aisées en vous faisant gagner un précieux temps et ceci vous évitera des jurons.