Le tableau électrique constitue le cœur de votre installation électrique. Cet important dispositif garantit la protection des personnes et des biens, la commande de quelques circuits (cumulus, chauffage, etc.) et la bonne gestion de l’énergie électrique (délesteur, gestionnaire, etc.). Il doit obligatoirement être conforme à la norme NF C 15-100. Comment le définir correctement ? On vous dit tout dans cet article !
Caractéristiques importantes
- Appareils de coupure et de protection à installer ;
- Déterminer les caractéristiques du tableau électrique.
Faire la liste des appareils de coupure et de protection à installer
Afin de bien définir votre tableau électrique de logement, il faut réaliser un inventaire des différents appareils de coupure et de protection qu’il doit abriter. Cette liste indispensable doit être exhaustive. Voici 3 étapes à suivre pour y arriver :
- Déterminer le nombre de disjoncteurs nécessaires ;
- Déterminer le nombre, le calibre et le type de différentiels de 30 mA requis (DDR Dispositif Différentiel Résiduel) ;
- Déterminer les autres appareils souhaités.
Une fois votre liste d’appareils nécessaires établie, il vous faut maintenant calculer le nombre de modules dont vous avez besoin. Ainsi, il vous sera possible de déterminer les caractéristiques essentielles du tableau électrique de votre logement.
Déterminer le nombre de disjoncteurs
Il convient en premier lieu de calculer le nombre de prises électriques et l’effectif des points d’éclairage à alimenter.
Nombre de prises par pièce
- Séjour < 28 min 2 s :
1 par tranche de 4 m², avec un minimum de 5 prises réparties en périphérie.
- Séjour > 28 min 2 s :
À définir avec le maître d’ouvrage, avec un minimum de 7 prises réparties en périphérie.
- Chambre : 3 réparties en périphérie.
- Cuisine : 6 prises, dont 4 au-dessus du plan de travail.
- Autres pièces > 4 min 2 s (hors WC) : 1 prise.
- Réseau de communication : 2 prises à prévoir (par défaut dans le séjour).
Points d’éclairage par pièce
- Séjour : 1 point de centre.
- Chambre : 1 point de centre.
- Cuisine : 1 point de centre.
- Entrée principale ou de service : 1 point d’éclairage extérieur.
- Salle de bains : 1 point d’éclairage.
- Autres pièces > 4 min 2 s (hors WC) : 1 point de centre ou applique.
Déterminer les disjoncteurs selon le circuit à sécuriser
- Circuit éclairages (ou prise commandée) : 1 disjoncteur 16 A pour 8 points d’éclairage avec un minimum de 2 disjoncteurs (fil de 1,5 mm²).
- Circuit prises cuisine 1 disjoncteur 20 A pour 6 prises (fil de 2,5 mm²).
- Circuit prises pour les autres pièces : 1 disjoncteur 20 A pour 12 prises (fil de 2,5 mm²) ou 1 disjoncteur 16 A pour 8 prises (fil de 1,5 mm²) - NB : Cette dernière solution est plus facile à installer et 1 disjoncteur 16 A pour les 2 prises modulaires du tableau de communication.
- Circuit volets roulants : Au moins 1 disjoncteur 16 A (fil de 1,5 mm²).
- Circuit chauffage électrique : 1 disjoncteur 20 A par tranche de 4500 W (fil de 2,5 mm²). Prévoir une coupure du fil pilote le cas échéant.
- Circuit « gros électroménager » Lave-vaisselle, lave-linge, sèche-linge, etc. : Au moins 3 disjoncteurs 20 A (fil de 2,5 mm²).
- Circuit cuisson : 1 disjoncteur 32 A (fil de 6 mm²).
- Circuits divers le cas échéant : 1 disjoncteur 20 A avec contacteur jour nuit pour le cumulus; 1 disjoncteur 2 A pour les circuits d’asservissement tarifaire; 1 disjoncteur 2 A pour la Ventilation Mécanique Contrôlée (VMC).
NB : les fusibles sont interdits pour les logements construits depuis septembre 2016.
Déterminer le nombre, le calibre et le type d’interrupteurs différentiels 30 mA - DDR : Dispositif Différentiel Résiduel
Voici les critères pour déterminer le nombre de DDR :
- Un interrupteur différentiel pour 8 disjoncteurs maximum ;
- Un minimum de 2 interrupteurs différentiels.
Déterminer le calibre par rapport à l’amont et l’aval du circuit
Le calibre par rapport à l’amont
Le calibre de l’interrupteur différentiel doit obligatoirement être supérieur ou égal au calibre du disjoncteur de branchement (AGCP) => un calibre de 63 A convient parfaitement sur les contrats jusqu’à 12 KVA.
Le calibre par rapport à l’aval
Le calibre de l’interrupteur différentiel doit obligatoirement être supérieur ou égal à la somme des calibres des disjoncteurs qui alimentent le chauffage direct, le chauffe-eau et la prise de recharge d’un véhicule électrique + 0,5 fois la somme des calibres des disjoncteurs qui alimentent les autres circuits.
Exemple : si votre interrupteur différentiel alimente 1 disjoncteur chauffage 20 A, 2 disjoncteurs éclairage 16 A, 2 disjoncteurs prises 20 A, son calibre minimum devra être de :
In = 20 A + (2 x 16 A + 2 x 20 A)/2 = 20 A + 36 A = 56 A ; on choisira donc un calibre de 63 A.
Quels critères pour déterminer le type ?
Les circuits de cuisson et lave-linge doivent aussi être alimentés par un interrupteur différentiel 30 mA de type A. Les autres circuits peuvent être quant à eux alimentés par un interrupteur différentiel 30 mA de type A ou de type AC. Les circuits d’éclairage et de prises doivent par ailleurs être répartis sur tout au moins deux interrupteurs différentiels. Dans le cas d’un chauffage électrique avec fil pilote, l’ensemble de vos circuits de chauffage est alors placé par zone de pilotage sous le contrôle d’un même interrupteur différentiel.
Déterminer les autres appareils
Le cas échéant, voici une liste des appareils à déterminer pour assurer chaque circuit :
- un contacteur jour/nuit et un disjoncteur 2 A pour le cumulus ;
- un parafoudre obligatoire si : un gestionnaire d’énergie, de chauffage, un délesteur, une horloge… à associer à un disjoncteur 2 A par appareil ; un ou plusieurs disjoncteurs différentiels 30 mA pour alimenter les annexes (garage, portail automatique, éclairage extérieur, etc.) ; un disjoncteur 16 A pour alimenter les 2 prises 2P+T à prévoir dans le tableau de communication ; un compteur de mesure de consommation électrique par type de circuit (ces mesures peuvent être estimées) ; des modules domotiques
Déterminer les caractéristiques du tableau électrique d’un logement
Le tableau électrique d’un logement sera toutefois installé dans l’ETEL (Espace Technique du Logement). Cet espace aura pour mesures :
- largeur = 600 mm ;
- profondeur = 250 mm ;
- hauteur = toute la hauteur du sol fini au plafond.
Il n’est pas permis de placer l’ETEL dans un espace poussiéreux, humide ou mouillé, ni dans un lieu à l’extérieur et à découvert. L’ETEL est strictement interdit dans les espaces (locaux) comportant une douche ou une baignoire. Il y a deux particularités à prendre en considération :
- Pour les contrats < 6 KVA, il est généralement admis de ne pas prévoir d’ETEL.
- Les dimensions des tableaux et des appareils le composant sont normalisées (standards), quelles que soient les marques.
Le tableau électrique d’un logement se compose généralement d’un châssis en matière plastique à fixer au mur sur lequel sont disposés plusieurs rails DIN qui serviront de support aux appareils et d’un couvercle qui recouvre les parties actives pour éviter les chocs électriques. Des obturateurs servent aussi à bloquer les emplacements non utilisés. Il existe des tableaux prévus pour montage en saillie ou encastré.
Les appareils électriques disposent tous de la même hauteur et de la même profondeur qui sont bien sûr compatibles avec les tableaux. La largeur des appareils est souvent définie en nombre de modules. Un module fait environ 18 mm. Les rangées des tableaux électriques d’un logement offrent pour largeurs habituelles 13 ou 18 modules.
Définir le nombre nécessaire de modules
Pour identifier le nombre de rangées, donc de modules du tableau à envisager, il faut d’abord calculer le nombre total de modules occupés par vos appareils :
- Un interrupteur différentiel a pour mesure 2 modules, un disjoncteur de mesure et 1 module. Les autres appareils sont dimensionnés au cas par cas.
- Il convient par la suite d’ajouter 20 % de réserve (pour les usages futurs). Par exemple pour un total de 30 modules, on prévoira donc un tableau de taille de 36 modules minimum. Dans la pratique on rencontrera : 3 rangées de 13 modules ou 2 rangées de 18 modules.
- Il est recommandé en outre de prévoir une rangée libre pour les ajouts probables d’appareils « encombrants » (gestionnaire d’énergie, délesteur, etc.). Pour l’implantation de vos appareils, l’interrupteur différentiel (DDR) sera disposé devant les disjoncteurs qu’il alimente
Répartir les disjoncteurs sur les interrupteurs différentiels DDR
Voici les règles à suivre pour répartir vos disjoncteurs sur les interrupteurs différentiels DDR :
- disjoncteurs éclairage et prises de courant répartis sur au moins 2 DDR ;
- disjoncteur cuisson et disjoncteur lave-linge obligatoirement sur DDR type A ;
- disjoncteurs cumulus, cuisson, lave-vaisselle, sèche-linge… à répartir sur l’ensemble des DDR ;
- disjoncteurs chauffage sur un DDR 63 A dédié ;
- 8 disjoncteurs maximum par DDR.
Il faut laisser tout au moins un module de réserve après chaque dernier disjoncteur placé.
Si votre tableau est disposé dans une pièce annexe (un garage par exemple), il faut alors l’équiper d’une porte pour protéger vos appareils. La liaison horizontale entre votre interrupteur différentiel et vos disjoncteurs sera réalisée par 2 peignes (un bleu pour le neutre, un noir ou marron pour la phase).
La liaison verticale entre les rangées sera également réalisée avec un peigne qui regroupe les deux polarités. Pour la section des conducteurs entre le disjoncteur de branchement et le tableau électrique, il faut voir le tableau suivant.
Calibre maximum du disjoncteur de branchement : Section minimale des conducteurs
- 30 A : 10 mm2 ;
- 45 A : 10 mm2 ;
- 60 A : 16 mm2 ;
- 90 A : 25 mm2.
Il n’y a pas de place pour l'approximation lorsqu’il s’agit de déterminer le tableau électrique d’un logement. Il faut respecter les normes pour garantir la sécurité des biens et des personnes.
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