La fonte de voirie de plus en plus nécessaire de nos jours permet de drainer et d’évacuer les eaux de ruissellement et les eaux usées. Elle désigne un ensemble de caniveaux, de regards, de bordures absorbantes, de siphons de sol et de grilles. Hydrauliques, amovibles ou simples, les regards donnent accès au réseau. Ils sont choisis en fonction de la dimension de la résistance et des contraintes du lieu d’installation. Nous allons vous présenter les différentes caractéristiques et critères à prendre en compte pour choisir sa fonte de voirie. De même, nous allons vous prodiguer quelques astuces et conseils pour réussir votre installation.
Définition : la fonte de voirie
Tout réseau nécessite des points d’accès. Ces accès doivent être adaptés aux lieux où ils sont installés. Ainsi dans certains cas, la résistance est d’une importance capitale comme on l’observe pour les accès se trouvant sur les voies de circulation. Raison pour laquelle la fonte est le matériau idéal pour les trappes, les caniveaux et plus encore les regards. Connus pour sa résistance et facile à mouler, la fonte peut prendre des formes complexes.
Les éléments en fonte de voirie doivent être conformes à la norme NF EN 124. En fonction du lieu d’installation, la norme classe en plusieurs catégories les ouvrages en fonte allant de lettre A à la lettre F. La catégorie correspondante à la lettre A est pour les piétons et la catégorie correspondante à la lettre F pour les charges très lourdes (utilisé sur une piste d’aéroport). Les catégories les plus courantes sont la lettre B (pour parking, trottoirs et zone piétons) et la lettre D (pour les véhicules routiers, routes et rues). La catégorie C est destinée aux avaloirs et aux caniveaux.
Outre les lettres, les fontes de voiries sont aussi marquées de chiffres indiquant leurs niveaux de résistance (exprimé en Newton). En prenant cet exemple B 125 d’un regard pour trottoir, B traduit clairement la résistance mécanique et 125 traduit le poids maximum acceptable de 125 Newton (N).
Les différents éléments de la fonte de voirie
La fonte de voirie est constituée de différents éléments que voici :
Regards de voirie
C’est l’élément de fonte de voirie le plus répandu. Habituellement, un regard est installé à l’aplomb d’un réseau pour lui faciliter l’accès. Ce regard peut donner accès à un réseau d’assainissement, d’électricité, de téléphone et mieux encore d’eau pluviale.
Les regards de voirie sont conçus en différentes dimensions et adaptés selon le réseau auquel ils donnent accès. Mais il y a quelques-un qui se distinguent clairement : les regards amovibles, les regards simples et les regards hydrauliques.
Les regards simples sont constitués d’un tampon et d’un cadre à sceller. Le tampon est un cadre qui possède une gorge facilitant l’ouverture avec un pied de biche ou une pioche. Toujours pour améliorer de l’ouverture, certains regards simples sont équipés d’un joint plastique tout autour du cadre.
Les regards hydrauliques sont de nature simple ou amovible, les regards hydrauliques sont munis d’une gorge moulée dans le cadre créant ainsi une étanchéité entre le cadre et le tampon. Ainsi, tout autre écoulement (eau de pluie par exemple) ne peut s’introduire dans le réseau viser. Une autre de ses caractéristiques est d’empêcher toutes odeurs de remonter à la surface. Raison pour laquelle ils sont recommandés pour les réseaux d’assainissement.
Les regards amovibles sont constitués d’un cadre à sceller et d’un tampon poser en charnière. La gorge forger sur le tampon permet l’ouverture du regard. En ce qui concerne ce type de regard, le tampon est directement attaché au cadre.
Caniveaux
Les caniveaux pour le commun des mortels permettent la récupération des ruissellements. Quand on parle de ruissellement, nous pensons directement aux eaux de pluie ce qui est tout à fait normal. Dans ce cas-ci, ce n’est pas seulement l’eau de pluie, mais aussi l’eau de lavage dans les aires de lavage et dans les ateliers de mécanique. Vous pouvez donc retrouver des caniveaux dans ces différents lieux.
De même qu’un regard, un caniveau est constitué de deux éléments particuliers : une goulotte et une grilleen fonte. La goulotte est aussi appelée ‘’corps’’ et conçue en matériau PVC, en béton soit en matière composite. Une grille s’installe sur la goulotte qui est plombée au sol. Naturellement disposé au point bas d’une pente, le caniveau récupère tout ce qui ruisselle en surface. Quant à l’évacuation, elle se fait par un réseau classique directement connecter sur la goulotte du caniveau.
Les caniveaux se caractérisent par la profondeur du corps et le diamètre de connexion au réseau, la capacité d’engloutissement. Ensuite, la largeur des fentes de la grille et enfin leur largeur et longueur.
Le caniveau à fentes est discret et harmonieux. C’est pour cette raison qu’elle est quasi imperceptible. C’est le caniveau recommandé pour le drainage en pied de front des bâtiments au sein des jardins, terre-pleins et voies d’accès ou sous un sol pavé. Seule la fente reste visible, parce qu’il est recouvert d’un revêtement de sol extérieur.
La pente est la méthode trouvée pour améliorer la capacité d’avalement des caniveaux. Elle permet d’augmenter la capacité de drainage et la vitesse de passage des ruissellements (l’eau). La mise en place d’une pente n’est pas systématique, mais varie en fonction de l’objectif final.
Il existe plusieurs types de pentes : la pente naturelle, la pente en cascade et la pente intégrée. La pente naturelle est obtenue naturellement sans aucun effort. La pente en cascade peut être orientée vers un ou deux côtés d’un caniveau ou vers d’autres sorties. Enfin, la pente intégrée peut être dirigée vers un côté soit vers deux côtés ou vers d’autres sorties.
Grilles et siphons de sol
La grille est en réalité une fusion de regard et de caniveau. C’est un regard où le tampon est percé à jour, il n’est pas plein. Ils ont les mêmes caractéristiques techniques que les regards classiques. Son avantage est la capacité d’avalement qui est à l’image de celle d’un caniveau. Ne disposant pas de corps, une grille s’installe comme un regard.
Comme nos siphons de sol classique, ces siphons de sol jouent le même rôle. La différence est au niveau du matériau. Les siphons de sol sont en fonte ce qui leur permet de supporter les charges lourdes et les efforts mécaniques. Tous les siphons de sol possèdent naturellement une garde d’eau séparant le réseau de l’extérieur. Cela permet de prévenir la remontée des mauvaises odeurs. Notez que la résistance mécanique d’une grille ou d’un caniveau est bien plus importante que celle des siphons de sol.
Bordures absorbantes
Ce sont des éléments complémentaires de la voirie et sont utilisés comme dans le prolongement d’un trottoir. Ils captent ainsi les ruissellements dirigés par une bordure (trottoir, un mur…). Les bordures absorbantes usuelles prennent une forme particulière en L après leur installation le long du trottoir. Il est possible qu’une grille accompagne l’installation.
Les bordures absorbantes de classe D sont scellées directement dans le prolongement des bordures de trottoir et s’installent à l’équilibre d’un réseau d’évacuation. Ils ont une capacité d’avalement très élevée et quelques-uns sont dotés d’un regard de visite.
Comment dimensionner un caniveau ?
Pour dimensionner un caniveau, il faut avoir une idée de la capacité hydraulique dont vous avez besoin pour résoudre votre problème de drainage. Quand on parle de capacité hydraulique, c’est en rapport avec la vitesse avec laquelle vous désirez que l’eau pluviale ou de ruissellement soit évacuée. C’est donc une étape très importante qui déterminera l’efficacité de votre installation.
La capacité hydraulique est déterminée par différents calculs. La capacité hydraulique (Q) d’une installation destinée à l’évacuation des eaux pluviales est déterminée en fonction de la superficie de la zone à drainer, le coefficient d’évacuation (0,5 pour un sol non garni, 0,8 pour un sol pavé et enfin 1 pour un sol béton) et l’intensité de précipitation.
Q = A x r /10 000 x coefficient d’évacuation
Prenons l’exemple d’une zone de 2000 m2 avec un sol en pavé et des précipitations d’une intensité de 300 mm/h. L’équation de calcule se présentera de la manière suivante :
Q = 2000 x 300/10 000 x 0,8 = 75 l/s
Conseils d’utilisation et d’installation
Avant une installation de font de voirie et compte tenu du poids des différents matériaux veillez-vous munir des équipements de protection.
Équipements de protection individuelle : utilisation obligatoire
Les différents matériaux que nous venons de vous exposer sont lourds. La manipulation ne doit pas être prise à la légère pour des raisons de sécurité surtout. Tâchez de vous munir tout au moins d’une chaussure de sécurité pour protéger vos pieds.
Pour l’ouverture des grilles ou des tampons suivant ce que vous avez en face, nous vous conseillons d’utiliser un outil approprié comme un pied de biche ou une pioche. Cela vous permettra d’ouvrir les grilles ou tampons tout en protégeant vos doigts.
Pour vous qui travaillez dans les voiries, assurez-vous de porter des gants de protection et des vêtements réfléchissants permettant de facilement vous identifier en chaque instant.
Installation d’une fonte de voirie
Veuillez prendre note de toutes les fontes de voiries existant, de l’utilité et de l’efficacité de chacun d’eux. Plus encore, tâchez de prendre une fonte de voirie adaptée à l’usage auquel vous désirez la soumettre.
Pour la construction d’un point de drainage ou d’un caniveau, faites bien les calcules comme démontrer plus haut avant de vous lancez. Si toutes ces règles sont bien respectées et bien suivies, vous avez réussi votre choix et vous pourrez en jouir pendant longtemps.
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